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Ayoung Kim, pourquoi est-elle devenue fashion designer ?

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Vous vous souvenez du défilé spécial kfashion auquel j’ai participé au mois de décembre 2019 ? J’avais fait des pieds et des mains pour rencontrer la fashion designer Ayoung Kim, alors aujourd’hui il est temps de vous en parler.

Souvent on rencontre des gens dont on ne souvient pas, et d’autres fois on bénit le seigneur d’avoir mis des gens sur notre chemin. Vous l’aurez compris, ma rencontre avec la personnalité d’aujourd’hui appartient à la deuxième partie. C’est la raison pour laquelle je publie un post sur elle et aussi pour montrer qu’il n’y pas besoin d’être une personnalité célèbre pour être une lady boss ambitieuse. Vous verrez à travers mon interview avec Ayoung Kim qu’elle fait partie des femmes qui ont surmonté des obstacles pour réussir à développer une sublime carrière.

Le parcours d’Ayoung Kim

« La créativité est le moteur de nos ambitions » – Leyzia

Ayoung, créative dans l’âme depuis son enfance, a décidé de réaliser ses études dans les beaux arts. Sa passion l’a alors conduite à Paris, une décision qui demande du courage et de la détermination surtout lorsque l’on vient d’un pays lointain à la culture totalement opposée. Je me suis alors questionnée sur les raisons qui l’ont amenée en France. Pourquoi avoir quitté son pays natal pour la France ? Est-elle venue en France sans parler un seul mot de français ? Comment a-t-elle fait pour apprendre notre langue ? … Autant de questions pour comprendre les raisons qui l’ont poussé à venir chez nous. Ayoung m’explique qu’elle était passionnée par Paris et voulait vivre l’expérience française afin de mieux voir, ressentir et comprendre les oeuvres qu’elle ne voyait qu’en bouquin. Etant enflammée par sa passion, elle s’est envolée pour Paris lorsqu’elle avait 25 ans sans faire attention si elle était trop jeune ou non pour vivre cette aventure. Elle était déterminée à vivre à Paris, et le plus surprenant est le fait qu’elle y soit allée sans connaitre un seul mot de français ! Elle admet que cette prise de risque fut au départ un obstacle difficile à surmonter, et qu’elle voulait rentrer chez elle au moins « 12 fois par jour » à cause de la barrière de la langue et des différences culturelles. D’autant plus qu’elle ne vivait pas dans le luxe : petit appartement, petit boulot à côté de l’école, les travaux scolaires à réaliser… Elle ne comptait pas sur l’aide familiale mais sur elle-même pour financer ses rêves. La charge mentale était très lourde à porter.

“La passion s’accroît en raison des obstacles qu’on lui oppose.” – Shakespere

Elle est tout de même arrivée jusqu’au bout de ses objectifs grâce à deux choses : l’école et ses amis. D’une part, il était primordial de comprendre le français pour découvrir les lieux de naissance et les œuvres de nombreux artistes français pendant qu’elle faisait ses études, et c’est pourquoi elle a travaillé avec hardeur notre langue. Et d’autre part, elle a également eu la chance de se faire beaucoup d’amis et de découvrir le français de plus près en parlant avec eux. Le travail fournit l’a non seulement aidée à améliorer sa compréhension, mais son acharnement a également contribué à l’obtention de son master. Aujourd’hui, elle pense que ses années en France lui ont été bénéfiques et elle a aimé comment la France lui a donné une perspective plus large et un esprit plus ouvert. C’est pourquoi aujourd’hui, la France est devenue son pays d’adoption.

La remise en question

Prendre des décisions fait partie des choses les plus difficiles à faire dans la vie et cela l’est encore plus lorsqu’il y a des risques. Ayoung a pris la décision de se diriger vers la France pour y faire ses études. Un choix qui en dit long sur la personne car partir dans un endroit inconnu pour faire ce qu’elle a décidé de faire montre qu’elle peut se donner les moyens de ses ambitions. Mais prendre des décisions et les faire ne veut pas forcément dire que l’on a choisi la bonne décision (comme je le dis souvent : on apprend énormément de ses échecs). C’est ce qu’il s’est passé avec Ayoung qui doutait de ses choix durant ses études en France et également après son diplôme en poche. Même si elle aimait découvrir des artistes, en faire un métier était un choix qui ne la satisfaisait pas pleinement. Elle avait des questions en suspens et doutait totalement de son orientation. Car être créative c’est bien, mais la question était de savoir comment elle pouvait exploiter son potentiel tout en respectant ses envies. Et plus important encore : est-ce qu’elle pouvait devenir une personne que l’on qualifierait d' »artiste » ? Elle n’était donc pas encore en phase avec elle-même. Elle se posait beaucoup de questions, et plus elle y pensait, plus elle se disait qu’elle ressentait de la solitude dans son propre monde, et au final n’arrivait à capturer ses innombrables passions que sur toiles. Alors qu’elle était indécise face à son avenir, arriva enfin le déclic pour la délivrer : elle préférait carrément travailler avec d’autres personnes pour communiquer sa vision et s’adresser directement à son public, plutôt que de travailler sur son propre monde avec une toile. Cette remise en question a été un point crucial qui a déterminé son avenir. Son objectif et un plan en tête, recommencer de 0 n’étant pas une option, elle s’est alors naturellement dirigée vers L’Ecole de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne pour enfin concrétiser ce qu’elle voulait réellement être : devenir fashion designer.

« Qu’est-ce que je préfère faire ? Et de bien ? »
Ayoung Kim lorsqu’elle était en pleine réflexion

Sa carrière comme fashion designer

Une fois son diplôme obtenu et après avoir acquis de l’expérience auprès des créatrices françaises comme Véronique Leroy, Anne Valérie Ash et Barbara Bui, elle s’est à son tour lancée dans l’aventure pour créer sa marque Cahiers en 2013. Depuis elle fait les fashion weeks à New York, à Guangzhou, à Daegu… et a obtenu des prix (cf le récapitulatif dans ma vidéo). Cela nous démontre bien que lorsque l’on décide de faire des choses que l’on aime on va très loin dans notre futur. Et en plus d’être fashion designer, Ayoung intervient dans des instituts comme le département de conception de la production de mode de l’Institut des sciences et technologies de Busan et à la Silla University situé également à Busan. Depuis 2006, elle ne s’arrête plus de travailler dans la mode et révèle que sa plus grande récompense est de lui confier que ses tenues nous plaisent.

Son concept ?

Comme je vous l’ai dit dans mon article sur le défilé, les créateurs incluent leur vision à travers le textile. Ici, Ayoung Kim est très intéressée par l’histoire et les actualités. Dès qu’elle se réveille, elle regarde YTN news pour commencer sa journée. Elle garde toujours un œil sur les phénomènes sociaux / culturels, et s’en inspire pour les intégrer dans chacune de ses collections. Mais Ayoung souligne que lorsque l’on parle de mode, on oublie très facilement les créations car tout va vite. Il faut sans cesse travailler sur les nouveautés.

Entreprendre sa passion nécessite également un plan d’action

La dernière question que je lui ai posée était : « Aujourd’hui, pensez-vous avoir atteint le but de votre vie ? ». Ayoung ayant fait plusieurs fashion weeks, habillé quelques célébrités et ayant une activité qui marche bien aurait pu me dire que sa carrière était plutôt réussie, ou bien elle pouvait me parler de sa vie personnelle. Et bien elle est restée concentrée sur la notion du travail, et pour tout vous dire elle m’a directement répondu : « Bien sûr que non, il y a tellement de choses que j’aimerais vous montrer. J’aimerais présenter ma collection à Paris, ma ville d’adoption ». Pour elle c’est une évidence : elle a besoin de continuer à développer Cahiers. Sa réponse nous démontre qu’elle a clairement des objectifs en tête et une forte motivation, choses qu’elle essaie d’enseigner aux nouveaux arrivants dans le milieu et notamment à ses élèves. Elle nous explique que cela fait environ 7 ans qu’elle a lancé sa marque Cahiers, d’autres créateurs ont fait la même chose mais la plupart ont abandonné au fil du temps. Son expérience lui indique qu’il faut beaucoup de passion et de courage pour faire marcher une marque de mode, ainsi qu’une grande quantité d’endurance et de contrôle mental afin de surmonter les difficultés. Elle nous confirme que tout le monde peut créer sa propre marque, mais qu’il est important d’avoir la force de conserver son style et ce jusqu’à la fin.
Elle voit d’ailleurs pas mal de jeunes à l’université qui aimeraient faire ce métier pour le côté superficiel, à savoir une vie de glamour et paillettes. Alors qu’un fashion designer travaille dur voire même plus que les ouvriers sur chaque collection.

« Je vous conseille de tout laisser tomber et vous consacrer uniquement à votre carrière, et seulement lorsque vous serez pleinement convaincu de vous et aurez gagné en confiance, vous pourrez commencer à travailler sur votre objectif. »

Devenir fashion designer n’est pas chose aisée comme vous l’aurez compris, c’est un travail intense qui nécessite un mental solide et souvent des sacrifices si on veut avoir de la notoriété. Le plus impressionnant chez Ayoung est le fait qu’elle ait réussi à dompter notre culture et notre langue difficile à manier, ainsi que sa persévérance pour devenir une très grande créatrice de mode. Tout ce qu’elle a réalisé aujourd’hui : confectionner les collections sans manquer une seule saison, participer aux show, gagner des prix et faire les fashion weeks… tout prouve que sa détermination n’a aucune limite. Peut-être qu’un jour on la verra à la Paris Fashion Week en tant que grande créatrice haute-couture. En attendant, je lui souhaite une route pleine de succès et de positivité !

Que pensez-vous de son parcours et de sa personne ? Qui vous inspire le plus dans votre vie ?

Où la retrouver ? InstagramBookE-shop

fashion designer ayoung kim

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